Pendant sept ans, Apple a régné sans conteste dans le royaume des objets connectés – l’Apple Watch est la montre connectée la plus vendue au monde. La Pixel Watch de Google, si impatiemment attendue et commercialisée le 3 octobre 2022, a-t-elle une vraie chance de lui tenir tête ?
Nous avons un paquet de vues éclatées de montre connectées au compteur, mais soyons honnêtes, il s’agissait surtout d’Apple Watch. Nous sommes donc ravis de pouvoir ausculter leur concurrence. Cependant, comme il est difficile de comparer une première génération à la gamme d’Apple Watch établie depuis une décennie, nous doutons que la Pixel Watch soit déjà à la hauteur.
Cela dit, tout semble annoncer que si Google garde le cap et applique ses leçons en réparabilité, la Pixel Watch risque bien d’occuper le haut de notre podium d’ici quelques générations.
Le Truand
Nous savons qu’il ne faut pas juger une montre à son fond (sic). Mais avec cette couronne bon marché et un écran qui ne semble pas briller par sa durabilité, la première impression ne présage rien de bon. Espérons que l’écran Pixel Watch sera au moins facile à changer.
Soulever la partie supérieure du boîtier est étonnamment facile malgré la couronne protubérante juste en dessous. Une fois que nous sommes dans la place, la montre offre une vue à la Android-pas-vraiment-fignolé. La batterie au revêtement en aluminium fixée au ruban Kapton jaune fait plutôt standard. Elle m’évoque même une photo de bébé : que c’est mignon, ce petit air gauche ! Ok, nous sortons d’une série de vues éclatées Apple, donc la barre est haut placée, mais le ruban Kapton est souvent signe d’une solution à la va-vite. Au moins, il n’y a pas de ruban isolant en cuivre… enfin pas encore !
La Bête
Le design interne laisse quelque chose à désirer et ce quelque chose, c’est l’accessibilité. Les chemins qui mènent à l’écran et la batterie sont de véritables labyrinthes. Nous tombons dans plusieurs impasses avant d’arriver au but. Remarque entre parenthèse : un manuel de réparation aurait énormément simplifié la tâche.
Certes, les designers de montres connectées doivent composer avec un tas de contraintes, mais ni l’écran ni la batterie (les deux pièces montre connectée remplacées le plus souvent) ne sont faciles d’accès. Des caches, des minuscules contacts, des vis Torx T2 riquiqui et des amas de composants tiers nous entravent la voie. Le connecteur de l’écran est sous la batterie, il faut délicatement soulever cette dernière afin d’accéder au premier – on n’aime pas du tout, car une batterie soulevée est une batterie potentiellement abîmée. Et accéder à la batterie nécessite quelques contorsions et le retrait de nombreux composants.
Et, coup de grâce, toutes les entrées mécaniques (la couronne et le bouton latéral) sont gérées par la même nappe qu’un port de test, qui semble fixé de façon permanente au boîtier. Donc impossible de changer une couronne ou un bouton coincé, du moins sans dégâts collatéraux.
Le Bon
Au milieu de tous ses problèmes de débutante que la Pixel Watch doit affronter, elle a réussi à marquer un point majeur pour la réparabilité, qu’Apple a mis neuf ans à mettre en place : le fond est amovible.
L’Apple Watch première génération était un désastre, le System in Package un enchevêtrement de nappes aux allures de nœud gordien, et l’ensemble capteurs coincé entre le boîtier arrière et la vitre arrière. La Pixel Watch, s’inspirant prémonitoirement de l’Apple Watch Ultra, s’ouvre par l’arrière. La Pixel Watch n’a certes pas de vis – notre chouchoute parmi les fixations – mais elle dispose d’un truc presque aussi cool.
Il s’avère que la vitre arrière est fixée par une sorte de joint liquide qui adhère fortement, mais se décolle proprement. Il se détache de la vitre pratiquement sans laisser de résidus. Si nous parvenions à mettre la main sur un adhésif de remplacement, ce serait génial ! Nous adorerions croiser cette colle dans un tas d’autres gadgets. D’habitude, nous détestons la colle, mais ce n’est pas la colle que nous détestons en soi. C’est quand la colle empêche, ou complique la réparation, de par son adhérence super forte ou son nettoyage et sa réapplication fastidieux. Nous avons déjà adopté les bandes adhésives étirables, mais il y a définitivement assez de place dans notre cœur pour d’autres colles favorables à la réparation.
Globalement, la Pixel Watch n’est pas si terrible que ça. Elle souffre de quelques problèmes de débutante, probablement accentués par une longue production, mais c’est un bon départ. Avec une telle base, voilà peut-être l’émergence d’une concurrente de l’Apple Watch. Et si elle évolue en prenant en compte la réparabilité, elle pourra compter sur notre soutien !
Cet article a été traduit par Claire Miesch.
0 commentaires