Look branché, réparation difficile – Vue éclatée des lunettes intelligentes Oakley x Meta HSTN
Vues éclatées

Look branché, réparation difficile – Vue éclatée des lunettes intelligentes Oakley x Meta HSTN

Quel est le résultat quand Oakley fait équipe avec Meta ? Des lunettes intelligentes à 439 € qui filment en 3K, font appel à l’IA et passent totalement inaperçues sur une promenade ensoleillée. Mais aussi zéro moyen facile de changer une batterie défaillante. Nous avons ouvert ce bijou de technologie pour découvrir à quel point sa réparation est difficile.

Une fois dans la place, bonne chance pour le remontage !

Les lunettes vous accueillent avec des vis Torx au niveau des charnières, ce qui pourrait vous faire croire que vous vous dirigez vers une réparation électronique simple. Malheureusement, les charnières sont truffées de nappes délicates reliées aux caméras. Les ouvrir nécessite de la chaleur, de la patience, plus le cran de regarder le plastique se déformer avant même que l’adhésif en dessous commence à céder.

Après quelques manipulations précautionneuses, nous avons découvert que passer par le côté caméra de la charnière ne mène nulle part. Cette méthode permet certes de retirer la caméra 12 MP, mais vous risquez des dégâts esthétiques difficiles à réparer. La meilleure voie, c’est de passer par les branches. Même dans ce cas, séparer les coques en plastique a des airs de voyage sans retour. On peut techniquement les remonter, mais il faudra être très précis dans l’application de l’adhésif et le serrage, pour éviter que les branches soient de travers.

La branche processeur accueille un circuit imprimé compact avec le chipset AR1 Gen 1 de Qualcomm, un visage familier des lunettes Ray-Ban Meta. On trouve aussi 32 Go de mémoire flash et un haut-parleur, encore une fois identiques à ceux des Ray-Ban, soudés par seulement deux points de contact. Curieusement, malgré des composants presque identiques aux Ray-Ban, les lunettes intelligentes Oakley filment des vidéos en 3K haute résolution, contre 1440p pour les Ray-Ban Meta. Magie du hardware ou simple verrouillage logiciel ? Mystère. (Allez savoir ! Si vous avez des infos, laissez-nous un commentaire.)

Les circuits imprimés des lunettes intelligentes Oakley x Meta.
Des puces. En grande partie les mêmes que dans les Ray-Ban Meta.

Quelques bons points pour les batteries, mais beaucoup d’adhésif sur notre route

La branche batterie est la véritable pépite. Si ce n’est pas votre première vue éclatée iFixit, vous savez à quel point nous nous soucions des changements batterie. En effet, les batteries sont des consommables ! Elles s’usent avec le temps. Presque tous les produits électroniques, s’ils durent assez longtemps, finiront par avoir besoin d’un changement batterie.

La page d’assistance officielle d’Oakley x Meta est très claire à ce sujet : « Non, il n’est pas possible de remplacer la batterie intégrée à l’intérieur des lunettes ou de l’étui de chargement. » Mais on ne nous impressionne pas en disant qu’une réparation est impossible. Nous relevons le défi !

Si vous êtes aussi prêt à relever le défi, sachez qu’avec suffisamment de chaleur et de finesse, il est possible d’ouvrir la branche batterie sans endommager les composants internes. La batterie se déconnecte facilement via un connecteur à emboîter et, contrairement à celle des Ray-Ban Meta, cette batterie lithium-polymère de 852 mWh arrive enveloppée dans une coque métallique protectrice. Cela rend le retrait un peu plus sûr – un signe rare de design réparable. Mais ne vous emballez pas trop vite ! Ouvrir la branche signifie dire adieu à l’indice de résistance aux éclaboussures IPX4.

La batterie des lunettes intelligentes Oakley x Meta
La coque métallique protectrice autour de la batterie signifie que l’extraire est plus sûr. Vous ne déclencherez pas d’incendie en la perforant accidentellement avec un outil de démontage.

Accéder au reste des composants électroniques est tout aussi délicat. Une seule vis fixe une minuscule carte de boutons et plusieurs micros MEMS se cachent dans la monture. Si quelque chose tombe en panne à l’intérieur de la partie centrale des lunettes, un démontage destructeur vous attend, sans perspective réaliste de réparation.

Au moins, l’étui de chargement apporte de bonnes nouvelles. Il est alimenté par une pile 18650 standard, une des plies rechargeables les plus répandues de la planète. C’est le genre de composants qu’on aime voir. Mais Oakley l’a scellée à l’intérieur d’une coque impossible à ouvrir sans la détruire, ce qui rend un simple changement de pile quasi impossible.

Une paire de lunettes intelligentes Oakley x Meta démontée et disposée sur un FixMat

Verdict : pas aussi catastrophique que les AirPods (ce n’est pas un compliment)

On n’atteint pas tout à fait le niveau cauchemardesque des AirPods, mais on s’en rapproche plus que désiré. La pièce la plus susceptible de tomber en panne (la batterie) est remplaçable avec les bons outils, des nerfs solides… et au prix de l’esthétique. Les pièces de rechange, cependant, sont introuvables. 

Nous n’avons pas (encore) de grille officielle de réparabilité pour les lunettes connectées et intelligentes, donc cette vue éclatée ne se conclut pas par un indice de réparabilité. Mais, malgré la petite victoire d’une batterie à coque rigide, ces lunettes seront délicates à réparer.

Bien que les lunettes intelligentes Oakley x Meta soient stylées, étonnamment puissantes et même un peu plus sûres à manipuler que leurs cousines Ray-Ban, elles ne sont pas conçues pour durer longtemps.

Alors profitez de vos lunettes futuristes tant qu’elles durent. Si la batterie lâche, vous pouvez toujours espérer que la mode revienne au plastique déformé.