Le meilleur atout de la manette DualSense Edge de Sony est sa durabilité !
Vues éclatées

Le meilleur atout de la manette DualSense Edge de Sony est sa durabilité !

Sony vient juste de commercialiser la DualSense Edge, la manette qui coûte presque la moitié d’une PS5, mais apporte une caractéristique au fort potentiel en matière d’e-déchets : des joysticks remplaçables !

Je vais être honnête avec vous : la manette ne m’a pas vraiment emballé au premier abord, car je savais que ses joysticks étaient munis de potentiomètres, ou potards. Potards et joysticks ne sont pas les meilleurs potes (haha) – d’ailleurs, nous avons fait couler beaucoup d’encre à leur sujet. Comprenez-moi bien, c’est fantastique que Sony ait prévu des joysticks modulaires ! Réparer un joystick drift devient simple comme bonjour, mais pourquoi donc s’entêter à munir les joysticks de potentiomètres au lieu de capteurs à effet Hall résistants à ce fléau ? Cela surprend d’autant plus dans un joujou vendu 240 € pièce.

Même si je ne pense pas que le potentiomètre a été choisi en tant que point de défaillance, je pense qu’il a été retenu à tort, alors que l’existence de meilleures options crève les yeux. Les perspectives de vente plaident en faveur d’une manette de qualité, synonyme d’achats uniques « à vie », à moins que consommateurs et consommatrices soient persuadés de passer à autre chose.

Le cynique qui sommeille en moi murmure qu’à 25 € le module joystick de remplacement, Sony et consorts misent sur la défaillance programmée de ce composant pour augmenter son chiffre d’affaires. Même si c’est bel et bien un scénario viable, plonger à l’intérieur de la console m’a fait remarqué des améliorations mineures – et majeures –, qui m’ont poussé à remettre en question notre candidate à l’obsolescence programmée.

Premières impressions de la DualSense Edge

La manette DualSense est populaire et son design a été dans les tuyaux depuis la toute première PlayStation, donc l’extérieur inchangé de la DualSense Edge n’est pas vraiment une surprise. La véritable surprise réside dans son remaniement intérieur, qui prend en compte la réparabilité.

Une des premières choses qui sautent aux yeux quand on ouvre la manette, c’est que les moteurs de vibration, auparavant soudés à la carte mère, utilisent maintenant de simples connecteurs JST. Excellente nouvelle pour la réparation manette PS5 ainsi que les gamers et gameuses qui risquent de s’aventurer un jour dans un changement moteur de vibration.

C’est aussi un signe évident que Sony a commencé à intégrer activement et intentionnellement la réparation console dans son processus de design. Peut-être que la société japonaise se prépare aux nouvelles législations qui ancrent le droit à la réparation dans la loi ?  

Manette DualSense avec câbles moteurs de vibration soudés et manette DualSense Edge avec un simple connecteur.
Manette DualSense avec moteurs de vibration soudés (à gauche) et manette DualSense Edge avec connecteur JST (à droite).

Ce qui change : batterie petit format, ressorts de gâchette grand format

Comme pour la DualSense d’origine, la batterie est accessible dès que la coque arrière se détache. Avec ses 1050 mAh, la batterie DualSense Edge arrive aux deux-tiers de la capacité de la batterie DualSense d’origine, qui a 1560 mAh au compteur. C’était à prévoir : les composants échangeables – et les puces des palettes arrière – prennent de la place !

D’après les premiers retours, cette batterie petit format a une autonomie d’environ six heures, ce qui devrait satisfaire les besoins de la plupart d’entre nous, mais pas les plus accros de la gâchette. Mais honnêtement, quelle hantise que de se plaindre de pouvoir jouer sans fil pendant 6 heures seulement, alors qu’un câble de 2,7 m est livré avec la manette ! Face à l’impact sur l’environnement que représente l’ajout de batteries lithium-ion dans tous les appareils, l’option filaire ne serait-elle pas le moindre mal et, somme toute, uniquement un léger inconvénient ?

Trois batteries manette sur fond blanc, de gauche à droite : DualShock 3, DualShock Sense, DualShock Edge
Battle de batterie manette : DualShock 3 avec 570 mAh (à gauche), DualShock Sense avec 1560 mAh (au milieu), DualShock Edge avec 1050 mAh (à droite).

La fouille en règle de la manette dévoile plus de changements, mais le mécanisme des gâchettes affiche en particulier un remaniement mineur, et un majeur. Commençons par le mineur : la plupart des propriétaires de DualSense rapportent qu’un des deux ressorts des gâchettes R2 et/ou L2 s’est usé ou cassé. La gâchette est donc « molle » à défaut d’un meilleur mot. Or, notre nouvelle manette est munie d’un ressort plus solide. Sympa que l’équipe de Sony y ait fait attention. Nul besoin de changer le design, il a suffi d’améliorer le matériau d’un tout petit composant. 

Les mécanismes gâchette de la DualSense Edge et de la DualSense.
Jeu des différences : le ressort gâchette de la Dual Sense Edge (à gauche) est plus costaud que celui de la DualSense (à droite).

L’upgrade secret de la DualSense Edge

La plupart des manettes d’aujourd’hui ont des gâchettes munies de capteurs à effet Hall, mais Sony était à la traîne avec de simples circuits en graphite. Au moins, ce n’était pas des potentiomètres et, de toute évidence, ils avaient l’air de fonctionner correctement, mais c’était le même mécanisme que celui des croix directionnelles. Assez précis et top pour 99 % des gens.

Sur la DualSense Edge, le circuit en graphite répond toujours présent dans les boutons L1 et R1, mais le mécanisme des gâchettes inclut à présent un capteur à effet Hall. Ça change tout pour les gamers PS5 parce que ce capteur est non seulement plus précis, mais il a aussi le potentiel de durer plus longtemps que les circuits en graphite dont il prend la place.

La DualSense (à gauche) comptait deux circuits en graphite, la DualSense Edge les remplace par à un capteur à effet Hall.

Le joystick drift toujours à nos trousses

Plusieurs facteurs peuvent causer le drift des joysticks à potentiomètres, mais le principal est l’usure mécanique causée par les frottements du curseur en cuivre contre la piste résistive. Nous en avons expliqué tous les détails dans notre vidéo sur le joystick drift. Le problème est généralisé et bien connu. 

Mais il y a une solution au joystick drift, et tous les fabricants la connaissent : les capteurs à effet Hall. On en trouve à l’intérieur de la plupart des manettes récentes, dans les mécanismes des gâchettes – mais nulle part ailleurs. Les capteurs à effet Hall sont compacts et simples, réduisent les coûts de fabrication et augmentent l’espérance de vie du mécanisme, car ils réduisent le nombre de composants mécaniques. 

Deux manettes Xbox avec leurs gâchettes et moteurs de vibration.
Gâchette hyper complexe dans la manette Xbox 360 (à gauche) vs. gâchette utilisant un seul capteur dans la manette Xbox One (à droite).

Les capteurs à effet Hall sont plus résistants, quoique non complètement immunisés, au joystick drift, car ils gomment le facteur de l’usure mécanique. Un capteur posé sur un circuit détecte les changements dans le champ magnétique environnant. Ces changements sont traduits en mouvements par d’autres puces du circuit. Comme l’usure et la casse sont exclues, les points de défaillance se limitent au capteur et à l’aimant. L’espérance de vie du capteur dépend de sa qualité de fabrication, mais compter sur une durée de vie de 10 à 20 ans est réaliste. En effet, un aimant néodyme perd environ 1 % de son champ magnétique au bout de 100 ans. Tous les éléments de ce dispositif sont donc conçus pour durer très longtemps.

Sony se démarque en particulier comme le seul fabricant de manettes récentes avec des joysticks pourvus de capteurs à effet Hall. Il s’agit d’un sous-groupe des manettes Dualshock 3 Sixaxis commercialisées entre 2008 et 2013. À l’époque, presque personne n’a remarqué que cette manette était supérieure à la moyenne, donc Sony n’a eu aucune difficulté à abandonner ce qui était et est encore un meilleur joystick.

Cette mise à niveau a été si bien tenue sous silence, qu’il est compliqué de trouver une preuve de ce remaniement. La page Wikipédia de la DualShock 3 Sixaxis en est un excellent exemple, la seule référence à l’amélioration des joysticks est la « quantité d’information passant de 8 à 10 bits », sans piper mot au sujet de l’emploi de capteurs à effet Hall. Malheureusement, le fait que ces manettes surpassent même les modèles plus récents ne suffit pas à convaincre la direction de Sony. Du moins pas encore. 

L'intérieur d'un joystick DualShock 3 Sixaxis
Le module joystick manette DualShock 3 Sixaxis était muni de capteurs à effet Hall à 4 broches.

La solution au joystick drift

Trêve de bavardage, passons aux solutions concrètes ! À part les quelques modèles de manette Sony DualShock 3 Sixaxis, Gulikit est le seul fabricant de manettes qui chamboule le marché des joysticks à potentiomètres.

L’entreprise a breveté un joystick avec capteur à effet Hall, qui munit les manettes Gulikit KingKong 2 Pro, ses joysticks Steam Deck de remplacement, et plus récemment ses joysticks Nintendo Switch de remplacement. Elle a déjà annoncé la commercialisation prochaine de joysticks DualSense Edge de remplacement. Cette solution n’est pas parfaite, notre démontage de la KingKong 2 Pro montre qu’elle n’a pas autant de fonctionnalités que les manettes Sony ou Xbox et que la qualité semble laisser à désirer sous certains aspects. Mais elle a des bonnes cartes pour surpasser ses consœurs à potentiomètres.

Et si une meilleure longévité ne suffit pas à faire pencher la balance en faveur des capteurs à effet Hall, voici leurs autres atouts :

  1. Les capteurs à effet Hall ont une zone morte moindre en position centrale, ils sont donc plus réactifs aux mouvements.
  2. Les capteurs à effet Hall sont plus précis que les potentiomètres, car ils détectent mieux les mouvements subtils des joysticks. Cela peut changer la donne en compétition.
  3. Les capteurs à effet Hall peuvent être conçus pour consommer moins d’énergie que les potentiomètres. Ils ont donc du potentiel pour les consoles et manettes mobiles, qui fonctionnent sur batterie.

Les géants du secteur gaming peuvent donc faire mieux. Sony a déjà fait mieux avec les joysticks DualSchock 3 et les gâchettes DualSense Edge. Avec ce joystick modulaire facile à changer, Sony admet que les potentiomètres sont problématiques. Mais il faut faire plus ! Les joysticks devraient suivre l’exemple des ampoules : arrêter le cirque et adopter une technologie plus durable. Pour les ampoules, c’est les LED, pour les joysticks, c’est aimants et capteurs à effet Hall.

Les bons choix de Sony

Malgré le mauvais choix côté joysticks, je pense qu’il est important de souligner ce que Sony a bien fait en termes de réparation console. C’est la première fois qu’une manette est munie de joysticks modulaires, faciles à changer ! Ce design va sauver un tas de manettes de la décharge et c’est formidable pour tout le monde : les consommateurs et consommatrices, Sony et la planète. La victoire n’est pas totale, mais on avance dans la bonne direction quant à la réparation manette PS5.

En plus de cette percée majeure, Sony a fait d’autres progrès en durabilité en améliorant le mécanisme des gâchettes. D’abord, elle prend compte les plaintes au sujet du ressort qui représentait un point de défaillance. Ce ressort est remplacé par un ressort plus solide, qui devrait résister aux abus de force du gamer moyen (si seulement mon expérience de gaming en ligne pouvait bénéficier d’un tel upgrade). 

Secondo, l’amélioration de la gâchette est une surprise, et un changement que la plupart des gens ont loupé car jamais annoncé. Le simple mécanisme de gâchette à circuit en graphite est remplacé par un capteur à effet Hall. Ce n’est peut-être pas une nouveauté, mais ce changement plus que bienvenu allonge l’espérance de vie de notre manette. Peu importe qu’il s’agisse d’une percée ou non, tout le monde y gagne.

Même si beaucoup d’entre nous sont très déçus de constater que Sony et Cie persistent à mettre des potentiomètres dans leurs joysticks, nous sommes ravis de voir que Sony prend en compte notre retour, et celui d’autres. Il est judicieux de garder et améliorer un design familier, au lieu de commencer à zéro sur de nouvelles bases. La nouvelle DualSense Edge est certes remaniée depuis l’intérieur, mais de toute évidence, les leçons de la DualSense d’origine ont été comprises et incluses dans la conception du nouveau design. Un bon point pour la réparation manette PS5. Je suis impatient de voir la suite ! 

Cet article a été traduit par Claire Miesch.